Insights and Analysis

Comment les villes peuvent promouvoir les logements abordables tout en limitant les émissions

Canada needs 5.8 million new homes. How we build them matters.

Alia Dharssi
Emi Do

7th mai 2024

Nouveaux logements, nouvelles émissions de GES. Sans politiques climatiques robustes, ces nouveaux logements engendreront 142,7 mégatonnes d’émissions de gaz à effet de serre par année, selon une étude du Groupe de travail pour l’habitation et le climat. C’est l’équivalent de 330 000 barils de pétrole supplémentaires annuellement.

Le Canada a besoin de 5,8 millions de nouvelles habitations pour rétablir l’abordabilité, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Mais avec la construction viennent les émissions de GES. Sans politiques climatiques robustes, ces nouveaux logements engendreront 142,7 mégatonnes d’émissions de gaz à effet de serre par année, selon une étude du Groupe de travail pour l’habitation et le climat. C’est l’équivalent de 330 000 barils de pétrole supplémentaires annuellement.

Densité de l’aménagement

Donc, que peuvent faire les villes? Jeremy Murphy, urbaniste et directeur chez SSG, propose des politiques axées sur la densité. Les habitations dans des zones à faible densité encouragent la dépendance automobile et utilisent plus d’énergie que celles de taille similaire dans des zones denses. C’est sans parler des coûts de l’étalement urbain : au fil du déploiement de l’aménagement, les municipalités doivent construire et entretenir des infrastructures coûteuses. Par contraste, la densification atténue le besoin de nouvelle infrastructure et permet aux gens de choisir la marche, le vélo ou le transport en commun au lieu de conduire une voiture.

Les collectivités devraient évaluer les répercussions potentielles sur le climat des politiques d’utilisation du territoire résidentiel et trouver la meilleure combinaison. Le personnel municipal peut utiliser la Calculatrice d’impacts de l’usage du territoire (CIUT) de SSG, un complément gratuit pour Excel, afin d’évaluer les effets climatiques potentiels de diverses politiques d’aménagement résidentiel du territoire. Le Groupe de travail pour l’habitation et le climat l’a d’ailleurs utilisé pour son analyse nationale.

Bâtiments efficaces et électrifiés

Ensuite, les collectivités peuvent miser sur les bâtiments efficaces et électrifiés, alimentés par l’énergie renouvelable. L’établissement de cibles d’intensité de l’utilisation d’énergie des bâtiments atténue les émissions potentielles. Par exemple, la Norme verte de Toronto force les nouveaux chantiers à établir des cibles d’intensité totale et d’intensité de la demande en énergie thermique selon les objectifs de réduction de GES de la ville. De nombreuses petites municipalités suivent les traces des grandes villes et créent leurs propres normes de développement ou d’aménagement vert assorties d’exigences similaires.

Tout de même, certaines collectivités sont réfractaires aux normes de bâtiments verts, puisqu’elles croient qu’elles feront grimper les coûts ou qu’elles complexifieront les projets. Toutefois, comme le souligne l’étude commanditée par le Groupe de travail, des initiatives comme le Partenariat local pour l’efficacité énergétique et des efforts d’utilisation de la technologie pour améliorer la productivité du secteur de la construction permettent aux collectivités et aux promoteurs d’adopter des technologies et des pratiques permettant la construction d’habitations à rendement élevé plus rapidement et à moindre coût.

Les matériaux de construction sont importants

Par ailleurs, il ne faut pas ignorer le carbone intrinsèque des matériaux de construction, qui contribue de façon significative aux changements climatiques. Les municipalités peuvent réduire l’empreinte des nouveaux immeubles en faisant la promotion de plus petits sous-sols et d’autres caractéristiques qui demandent moins de matériaux. Les administrations municipales peuvent également adopter des règlements et rédiger des codes du bâtiment obligeant l’utilisation de béton sobre en carbone.

En 2019, le comté de Marin, dans la région des baies de la Californie, a adopté le premier code du béton sobre en carbone en Amérique du Nord. Depuis, d’autres collectivités lui ont emboîté le pas. Le Canada l’a fait en appliquant son premier règlement du genre en 2021 dans la ville de Langford, en Colombie-Britannique. La trousse de modification du code du comté d’Alameda, en Californie, elle, propose des astuces aux autres municipalités souhaitant lutter contre le carbone intrinsèque.

Le climat et l’abordabilité vont de pair

La situation est aussi urgente que celle de la crise du logement. Si la construction continue sur sa lancée actuelle, les émissions du Canada monteront en flèche, et le pays ratera ses cibles climatiques. La conclusion? Nous savons ce qu’il faut faire pour réduire la pollution causée par la construction de bâtiments et nous pouvons nous inspirer de diverses collectivités qui s’y attaquent déjà de front.

About the Author

Alia Dharssi (she/her)

Alia (she/her) leads marketing and communications at SSG and consults on climate action projects for different levels of government across North America. She brings her zest for storytelling and problem solving to diverse projects, ranging from developing resources on climate action for policymakers to engaging communities on the development of climate actions.

Emi Do (she/they)

Emi (she/they) champions SSG’s groundbreaking climate action work by coordinating the monthly SSG Newswire, managing external communication channels, and shaping SSG’s overall communications strategy.